Le concept de « Portrait d’étudiants étrangers » ? Te faire voyager sans bouger de ton siège, ton canap’, ou même ton lit. Et pour cela, nous te proposons de découvrir chaque semaine, un portrait d’étudiant étranger afin d’en apprendre davantage sur son pays.
Bom dia* chers lecteurs ! Pour ce quatrième opus des portraits d’étudiants, nous vous présentons Anderson, un jeune brésilien de 20 ans venu de Rio de Janeiro ! Il a débarqué à Nantes en juin 2016 pour rejoindre sa mère, arrivée 8 ans plus tôt, et suit des cours de français à l’Institut Français-Langue Etrangère de Nantes.
(*bonjour en portugais)
Rio et son carnaval !
On ne peut parler de Rio sans parler de son célèbre carnaval ! Cette grande fête a lieu entre mi-février et mars et dure officiellement une semaine mais plus longtemps pour les chanceux (et les plus fêtards aussi !) avec 3 temps distincts : « Dans les écoles c’est deux semaines et au travail c’est une semaine mais en réalité c’est encore plus car il y a un pré-carnaval, les gens commencent à fêter un peu avant, c’est plutôt pour les commerces qui profitent du carnaval, ils commencent un peu le pré-carnaval, après c’est le carnaval officiel et après le post carnaval ».
Lors de cette grande fête, les professionnels défilent aux sambadromes, des grandes avenues entourées de gradins où défilent les différents chars. « Il y a une élection du meilleur char et dans chaque quartier de Rio il y a une école de samba, il y en a au moins dix. Dans chaque quartier de Rio par exemple Copacabana se déroule un petit carnaval avec un défilé. »
Le carnaval à travers son aspect très festif et estival a également une forte image de convivialité. « On va profiter du carnaval pour faire un barbecue, des feijoadas, inviter la famille, inviter les amis, parce que comme tout le monde a des vacances, on profite pour voir la famille et voyager ».
La nourriture brésilienne
Les habitants profitent de la semaine du carnaval pour faire des plats typiques « par exemple la feijoada, c’est un plat typique brésilien, c’est comme un cassoulet avec des haricots noirs, c’est un plat qui date de l’époque de l’esclavage, et c’est du haricot noir avec de la viande de porc ». Autrefois, les propriétaires des esclaves mangeaient seulement certaines parties de la viande de porc, ainsi les esclaves prenaient les restes comme les oreilles, les pattes, le nez, et les mélangeaient avec les haricots. Ce plat est resté ancré dans les mœurs brésiliennes. Il existe également le pão de queijo un pain de fromage qui saura ravir vos papilles !
Et lorsqu’il y a une fête, il y a souvent de l’alcool (toujours avec modération bien sûr !). « Pendant le carnaval, on boit plutôt des cocktails, de l’alcool brésilien et tout, mais après le carnaval c’est marrant, il y a la semana santa, la semaine sainte, oui c’est comme ici aussi je crois comme la semaine de Pâques, et on mange du poisson, ici c’est juste après le carnaval ». « Pour les gens qui aiment l’alcool, de goûter un peu l’alcool la cachaça, c’est quelque chose aussi d’artisanal, comme le vin qu’on développe. »
Noël au soleil
Noël est également fêté au Brésil mais avec 20° de plus. Et oui, là-bas, le 25 décembre a lieu en pleine saison d’été ! Et les mets sont aussi différents. « En fait, on mange une grosse dinde, il y a un porc, on en fait beaucoup, vraiment beaucoup, parce que noël c’est une période où on voit toute la famille, vraiment toute la famille, les cousins tout le monde, même les proches que tu n’aimes pas, tu dois les revoir. ». Chaque membre va ramener un plat. Parmi eux on retrouve la célèbre farofa, « c’est vraiment un plat typique brésilien c’est de la farine de magnoc qu’on mange avec du riz et des haricots, ce n’est pas un plat mais un accompagnement ».
Et qui dit soleil dit barbecue ! « On mange beaucoup de churrasco aussi c’est le barbecue, on boit du cidre à noël, c’est marrant, c’est la période où l’on boit plutôt de l’alcool comme le vin, même s’il fait chaud, ou du champagne, et aussi des desserts, parce que c’est une époque où les mamies en profitent pour sortir des plats ».
L’un des gâteaux traditionnels est le pavê « ce sont des biscuits trempés dans le lait, […] après une couche d’une sorte de crème anglaise avec du chocolat, après on remet du biscuit, et crème anglaise. ». Maintenant que vous avez déjà l’eau à la bouche, nous pouvons vous présenter la rabanada « c’est le pain perdu qu’on trempe avec du lait et qu’on met sur une grille dans le feu avec de la cannelle et du sucre, soit on le frit comme un beignet soit on le met dans le feu et on fait ça juste au moment de noël » Il paraît qu’il y aurait même des gens qui attendent toute l’année pour pouvoir en manger ! Rien que ça !
Un peu d’histoire
Le brésil est un pays d’immigrés avec plusieurs colonies : italien, allemand, russes, ukrainiens et chacun a apporté la culture de son pays, par exemple vous pourrez profiter de l’Oktober Fest au Brésil si jamais vous n’avez pas l’occasion d’y aller en Allemagne !
Au début du XIXe siècle, le Brésil était un empire, gouverné par le roi de Portugal, puis son fils, qui siégèrent à Rio dans la montagne à Petrópolis, connue comme la « Cité impériale ». L’indépendance fut proclamée le 7 septembre 1822. Ainsi, chaque année en ce jour, les militaires font la garde nationale « moi j’étais militaire au Brésil et du coup j’ai défilé, à cheval. » Les différentes colonisations ont ainsi amené diverses religions « il y a beaucoup de chrétiens mais en fait au brésil ce qui est marrant c’est qu’on a beaucoup de religions, la plupart sont chrétiens et il y a aussi des religions qui sont venues d’Afrique, par exemple beaucoup de spiritisme et des protestants ».
Tout cela explique les différentes fêtes que l’on peut retrouver au Brésil.
Dans le Nord-Est, existaient les cangaceiros au XXe siècle, il s’agissait de « la police » ils faisaient la justice, une sorte de Robin hood. « Ils s’appelaient cangaceiros parce que c’est la région d’où ils viennent, c’est le désert ! Cangaco signifie désert ». Ils portaient une tenue traditionnelle portée aujourd’hui à l’occasion des festas junimas en juin/juillet, une fête catholique, pour le saint jean. Lors de cette fête, on peut savourer plusieurs spécialités telles que le pé de moleque (un bonbon de cacahuètes caramélisées), un couscous sucré avec des perles de tapioca, du lait de coco et lait concentré et divers desserts de maïs : le broa de milho, la pamonha, la canjica (dessert de maïs blanc au lait de coco et lait concentré) « J’aime bien cette époque car ce sont des nourritures d’hiver, on boit du vin chaud qui s’appelle quentão » Et oui, notre période estivale en France correspond à l’hiver là-bas !
Que faire à Rio ?
« Le carnaval ce n’est pas juste faire la fête »
« Si les gens veulent aller à rio à l’époque du carnaval si les gens aiment faire la fête, ils découvriront un peu l’essence parce que le carnaval ce n’est pas juste faire la fête » Anderson, m’explique que le carnaval est aussi un moment pour découvrir la culture nationale avec les musiques traditionnelles telles que la bosa nova, la samba, « c’est un moment on peut voir la joie des gens, beaucoup de Brésiliens attendent toute l’année pour aller au carnaval ».
Les beautés du Brésil
Anderson me parle de ses 2 endroits préférés au Brésil, le premier au Sud où la famille de sa mère habite, à la frontière avec l’Argentine, dans l’État de Paraná. « Chez mes grands-parents, la nourriture est extraordinaire, parce qu’il fait froid comme ici, en hiver » L’occasion pour lui de savourer les délicieux gâteaux et plats typiques de sa grand-mère « ma mamie faisait des gâteaux et des plats typiques genre pão de queijo, un peu de fromage fait avec de la farine de tapioca, il est hyper croquant et moelleux dedans avec le fromage et des gâteaux à la carotte, chocolat. »
Le second endroit se situe au sommet de la montagne Pedra da Gávea « je faisais beaucoup d’escalade à rio […] il y a plein de montagne où on a une vue panoramique de toute la ville. Le moment où je suis au sommet, après quatre heures à grimper, c’est un moment vraiment unique, c’est le moment où t’es content d’avoir réussi à faire ça pour voir la beauté de la nature. »
Les différences culturelles
Lorsque je demande à Anderson, les différences entre Nantes et Rio il n’en trouve pas énormément si ce n’est l’organisation du transport. « On a plusieurs transports, métro, train, bus, il y a une sorte de busway, mais je trouve qu’ici à Nantes c’est plus organisé, mais peut-être parce qu’il y a moins de gens aussi, à Rio on est 17 millions d’habitants. » Même si les différences ne sont pas grandes, cela n’empêche pas d’être parfois nostalgique. Qu’est-ce qu’il te manque de ton pays ? « Ma famille, mes amis […] il y a un moment où on est hyper nostalgique, ma mamie, mes cousines, les gâteaux et tout ici je n’ai pas, même si j’aime bien ici. »
Tout comme les autres portraits, Anderson a eu des difficultés à son arrivée à cause de la langue qu’il ne maîtrisait pas « quand je suis arrivée je parlais rien du tout juste bonjour, merci, et les clichés ». C’était difficile pour lui de se faire des amis « au début je me sentais un peu seul parce que il y a un moment au Brésil j’avais plein d’amis, plein, plein, et ici au début j’avais des difficultés à rencontrer des gens locaux et j’étais un peu déçu parce que j’aime bien parler aux gens et la langue m’empêchait de les rencontrer […] mais après j’ai commencé à m’améliorer ».
Obrigado* Anderson mais aussi à toi cher lecteur de suivre ces portraits ! Tchau adeus !
(*Merci en portugais)
Pssst ! Si tu n’as pas eu l’occasion de découvrir les autres portraits n’hésites pas à cliquer pour t’envoler vers Séoul, Hô-Chi-Minh, et l’Allemagne.