Folle journée en Do majeur

Du 31 janvier au 4 février, le festival de la Folle Journée 2018 a fait résonner la musique classique à la Cité des congrès et au Lieu Unique. En ce dernier jour de festivité, je me suis rendu sur les lieux afin de vous faire partager mon expérience.

De 9h30 jusqu’à 21h divers concerts ont été proposés avec pour thème central l’exil de compositeurs qui ont à un moment donné de leur vie quitté leur pays, ou parfois leur continent d’origine, pour séjourner sur un autre territoire. J’ai eu l’opportunité d’entendre durant cette journée peu commune :

  • Un concerto pour violoncelle et orchestre en Si mineur opus 104 de Dvòrak
  • Nuage Rouge, un récit musical poétique et amusant joué par l’orchestre Victor Hugo
  • Chroniques des peuples oubliés, une vaste épopée chorale du compositeur estonien Veljo Tormis
  • Dalmatica, chants sacrés de l’Adriatique, chants de Croatie crées à l’époque médiévale
  • Le choeur Mikrocosmos.

Étant peu connaisseur en matière de musique classique, je me suis laissé prendre par le jeu du hasard sur le choix de ma programmation. Et si je peux définir en un mot tout ce que j’ai pu voir, entendre et même ressentir, ce serait le mot diversité. Des chants de la Croatie médiévale à de la poésie jouée par un orateur à propos d’un ouvrier et d’un indien du nom d’Eagle dans l’Amérique des années 30, on peut aisément se laisser bercer par les multiples airs joués grâce aux innombrables musiciens talentueux.

D’une durée de 40 minutes à plus d’une heure et demie, le temps défile aussi vite que le troisième mouvement de “Moonlight” Sonata op 27 # 2 de Beethoven.

Toutefois, le terme « diversité » que j’emploie se comprend aussi à propos des scènes elles-même. À travers cinq concerts, j’ai pu découvrir les prouesses artistiques dans les salles comme Thomas Mann, Bertolt Brecht et plus spécifiquement dans l’Auditorium Stefan Zweig où l’on se laisse facilement surprendre par l’immense taille du lieu qui peut accueillir jusqu’à 2000 personnes. Imaginez-vous à la suite d’un concert complet dans celui-ci, toute l’intensité d’un applaudissement qu’on puisse ressentir pour féliciter la prestation effectuée. Comme disait mon voisin de droite à la fin du concert du groupe Mikrocosmos, accompagné au départ par la prouesse artistique du pianiste Denis Matsuev, ce fut une « cascade d’applaudissement ».

Si à mon humble avis le festival n’était pas officiellement destiné à une seule classe d’âge de la population, la majorité des visiteurs que j’ai pu apercevoir était assez âgée. N’enlevant aucun plaisir à assister aux spectacles, cela n’a pas empêché d’avoir des salles quasiment toutes remplies pour la plupart avec un enthousiasme et un dynamisme certain. On pouvait voir sur les visages de quelques sexagénaires tout le plaisir qu’ils pouvaient ressentir à l’écoute de la symphonie n°9 en mi mineur opus 95 « Du Nouveau Monde », finale de Dvòrak.

Quant à l’aménagement des lieux, il y eu tout ce qu’il fallait pour que l’attente des concerts ne soit pas pénible. On peut prendre comme exemple la scène libre dans le hall qui permettait d’entendre plusieurs chorales ou bien même les stands où l’on pouvait acheter livres et albums afin de d’offrir l’opportunité aux visiteurs de découvrir davantage sur le monde de la musique classique. Des ouvrages généraux sur les plus grands compositeurs du XX ème siècle aux ouvrages biographiques sur Wagner, Gene Kelly, Vivaldi, Donizetti ou Goldoni pour ne citer qu’eux, on ne peut ressortir de ce festival sans avoir plus d’engouement autour de cet art musical.

Contre toute attente , cette Folle Journée a réussi à m’emmener vers un « monde nouveau » !

Pierre L'OLIVE

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