Les étudiants de la Faculté de médecine et pharma, les élèves de la Prépa kiné et l’association CODÉINE des étudiants infirmiers du C.H.U se sont alliés cette année aux Compagnons du devoir pour participer – chacun à leur manière – au Village Téléthon 2016 samedi 3 décembre à la Maison des Compagnons de Nantes. Benoist vous emmène en balade. Suivez le guide !
L’affiche était prometteuse : de quoi manger, boire, des massages, des jeux, de la musique, une démonstration des différents métiers du compagnonnage… Et le tout pour une bonne cause ! J’ai dit banco, je suis allé à la rencontre des étudiants et des différentes corporations de la Maison des compagnons pour discuter avec les participants de la journée du Téléthon ici à Nantes. Sous un soleil éclatant, je me suis baladé entre les différents stands pour recueillir leurs témoignages sur leurs actions et motivations. Quant à moi, entre une énorme part de tartiflette, un bon vin chaud et un petit massage pour digérer, j’ai appris que faire une bonne action nécessite parfois que l’on se sacrifie… et je n’ai donc pas touché aux crêpes fourrées à la crème de marron, qui avaient pourtant l’air délicieuses !
Premier stand : tartiflette géante et colliers recyclés
Bonjour, est-ce que tu pourrais te présenter et me dire comment vous avez préparé cette tartiflette géante ?
Sabrina : moi c’est Sabrina et ici c’est le stand de la corpo pharma – qui s’appelle l’ANEP – nous sommes l’association qui gère la vie étudiante à l’Université de pharmacie à Nantes. Et la grande marmite que tu vois ici, c’est nous qui l’avons préparée ce matin.
Ça vous a pris combien de temps pour préparer tout ça ?
Sabrina : Le plus long, c’était d’éplucher les pommes de terre ! Peut être deux ou trois heures au total… On était une petite équipe. Honnêtement, je ne sais pas quelles sont les quantités ni même combien d’assiettes on peut en faire, mais je pense qu’on va réussir à tout vendre sur la journée. Il faut remuer très souvent pour ne pas que ça colle au fond, et on se relaie quand ça nous fatigue.
Et les bracelets et les colliers que vous vendez, ce sont bien des capsules Nespresso ?
Sabrina : Oui ! On les a récupérées dans notre salle commune, on a vu ça un jour sur Internet et on s’est dit que ce serait une bonne idée pour les recycler et en tirer un bénéfice supplémentaire pour le Téléthon. Mais franchement, ça ne se vend pas très bien pour le moment..
Crêpes, gaufres et vin chaud préparés par les étudiants de médecine
Quand je suis passé tout à l’heure, il y avait beaucoup de monde ici, ça à l’air de bien marcher les crêpes ?
Alice : Les crêpes ça marche toujours bien ! Même si j’avoue que je n’ai pas trop l’habitude de les faire de cette manière-là, sur la grosse crêpière avec le petit râteau, c’est le coup de main qui n’est pas facile à prendre au début.
Et tous les produits que vous utilisez, c’est vous qui avez avancé les frais pour tout acheter ?
Alors non, pas vraiment. Pour nous – comme pour la tartiflette à côté – c’est une initiative de Christophe Amann, l’un des coordinateurs du Téléthon à Nantes. En fait, il a démarché les grandes enseignes des supermarchés pour faire un appel aux dons des matières premières dont on avait besoin pour tout préparer. La farine, le lait, les œufs, le sucre, les confitures, même le vin, tout ça nous a été donné gracieusement par les magasins. Et du coup, ça nous permet de reverser l’intégralité des fonds récoltés pour le Téléthon.
Et ce sont des produits fiables ou en approche des dates limites de consommation (DLC) par exemple ?
On a tout vérifié, listé, et non aucun produit n’approchait la DLC. Ce sont de vrais produits qu’ils nous ont donné, directement depuis leurs réserves donc aucun souci, on peut les manger sans problème.
Les soupes d’antan de l’IFSI
Vos soupes sont aussi préparées grâce aux produits qui ont été donnés par les supermarchés ?
Mathieu : Non, pour nous c’est un peu différent. À l’école d’infirmiers, nous avons mis en place il y a deux ans le projet Aubergine : un système de vente – distribution de paniers de fruits et de légumes bio directement du producteur au consommateur. On est en lien avec une biocoop et un producteur cultivateur nous a offert une dizaine de paniers de légumes pour pouvoir préparer nos soupes et les vendre ici sans avoir besoin d’avancer nos frais. Pour nous ça a été super pratique, et pour lui c’est un peu sa bonne action pour le Téléthon.
Et pour les boissons ?
Les boissons on les a achetées nous-mêmes. On a du thé et du café, on s’est dit que ça ne coûtait pas cher et que ça ferait sûrement plaisir aux gens de boire une boisson chaude au passage. On met l’argent dans cette petite boîte en métal ici, et c’est comme une caisse supplémentaire que l’on va rajouter aux dons de la journée.
Les massages kiné
Est-ce que vous pourriez vous présenter et me parler un peu de ce que vous proposez aujourd’hui pour le Téléthon ?
Les étudiantes : nous sommes élèves en première année à l’Institut de formation en masso-kinésithérapie et pédicurie à Saint-Sébastien-sur-Loire. Et nous proposons des massages ici toute la journée, le prix est libre : vous donnez ce que vous voulez et ça peut durer 5, 10 ou 15 minutes maximum.
Vous êtes déjà suffisamment formées pour pouvoir pratiquer des massages sur tous les types de publics qui peuvent venir ici aujourd’hui ?
Nous sommes encadrées par un D.E (Diplomé d’État) qui surveille le bon déroulement des séances de massage et qui nous montre des techniques aussi. D’habitude, on s’entraîne entre nous en cours, alors là c’est un bon exercice pour nous, de pouvoir s’exercer sur d’autres types de personnes, en condition plus réelles.
Avez-vous rencontré des personnes qui ont de sérieux problèmes et qui viennent vous demander des conseils par exemple ?
Oui, ce matin une personne est venue nous voir, elle avait une hémiplégie (paralysie totale ou partielle d’une partie du corps) et on s’est faites aider par le D.E pour mieux réagir face à une telle situation et bien faire les gestes, ça nous a appris des choses.
Les menuisiers des Compagnons du devoir
Est-ce que vous pourriez m’expliquer comment peut tenir cette bouteille, juste posée sur une pièce en bois, sans même un socle?
Jean : Étonnant, n’est-ce pas ? Et tu peux bouger la table, ça ne va pas tomber ! C’est un simple calcul d’angles et de poids, la pièce ne tient pas debout sans la bouteille. On le vend 4€ et ça peut faire un cadeau de Noël plutôt sympa et original à offrir.
Vous êtes combien de personnes ici en menuiserie ?
On est une corporation de 10, avec en plus 2 ébénistes et 4 apprentis. Chez nous on aime faire des copeaux et on a toujours la bonne humeur ! Aujourd’hui on est là pour montrer notre métier, on laisse nos outils à disposition des gens et on leur laisse l’opportunité de faire des petites pièces qu’ils peuvent ramener chez eux après. Chacun peut essayer, ça permet d’apprendre le contact avec le bois et c’est toujours sympa de voir ce que les gens savent faire eux aussi, ça permet d’échanger.
Les couvreurs-zingueurs des Compagnons du devoir
Salut les gars, qu’est ce que vous êtes en train de faire avec tout ce zinc ?
Bastien : Là je suis en train de souder la tige avec la tête de la rose. C’est du boulot assez précis, les roses on les vend 10€ et ça part vraiment bien, on est contents !
Elle vient d’où la matière première ?
Ce sont surtout des chutes, ça nous a été fourni par le CFA du BTP à Saint-Herblain, on a l’habitude de faire ça au Téléthon, ça marche toujours très bien – c’est un peu comme si c’était du recyclage en fait. On utilise notre matériel, chacun a ses propres outils. Comme il y a tout un travail de coupes et de soudures, on ne peut pas vraiment laisser les gens s’en servir, mais ils nous regardent faire et on répond à leurs questions. On a aussi des petites coccinelles et des portes-photos, on les vend moins cher ceux-là.
Et on peut utiliser les outils côté couverture ?
Oui oui, justement c’est fait exprès. Là tu peux essayer de faire quelques coupes si tu veux, on a rapporté des chutes d’ardoise et les outils sont moins dangereux à utiliser. Par contre, ça m’étonnerait que tu puisses taper sur la ferraille avec nos amis les forgerons, mais demande leur, on ne sait jamais !
Les boulangers des Compagnons du devoir
Sympa l’étalage ! Ça donne envie de tout manger !
Romain : C’est le but, on a préparé ça ce matin et ça part super bien, on arrive au bout du stock bientôt.
Vous êtes combien a avoir préparé tout ça ?
Chez les boulangers-pâtissiers on est une vingtaine. Chacun a mis de sa poche pour acheter la farine, les œufs, le sucré et tout le salé pour avoir de quoi tenir la journée. Au bout d’une heure on était déjà remboursés, et depuis on vend pour le Téléthon, je pense qu’on va en tirer un bon bénéfice.
Qu’est-ce que vous proposez ?
On a des cakes citron, des petits feuilletés pistaches et griottes, des pains aux raisins, des croissants et des pains au chocolat, et ici côté salé on a des petits pains au chèvre, des pains lardons, jambon, emmental, chorizo et d’autres aux olives.
Les paysagistes des Compagnons du devoir
Vous les avez récupérées où toutes ces plantes ?
Jérôme : on les a surtout récupérées de nos anciens projets pour la formation, principalement des petits conifères comme c’est la période de Noël. On a taillé les arbustes avec des formes sympa et les couvreurs nous ont fait quelques pots pour rendre le produit plus attractif. On espère que ça va plaire, on vient de s’installer donc pour le moment on ne sait pas trop.
Et les rondins de bois, c’est pour quoi ?
Ça ce sont des chutes qu’il nous restait de petits troncs d’arbres. Avec la tronçonneuse en on a fait des rondelles, on les nettoie et on les propose à prix libre, ça peut faire des dessous de plat par exemple, c’est original et décoratif.
Article de Benoist Reveille, étudiant de l’Université de Nantes / Atelier Expression et médias