La Bibliothèque Universitaire de Sciences (Campus Lombarderie) a accueilli l’exposition de photographies sans caméra de Johannes Schmidt du 19 novembre 2018 au 3 janvier 2019. C’était l’occasion d’y admirer des œuvres énigmatiques empreintes de rêverie poétique.
Johannes Schmidt est technicien en expérimentation végétal du laboratoire de biologie et pathologies végétales (LBPV) au sein de l’UFR Sciences et techniques de l’Université de Nantes. Son domaine d’activité est la protection des grandes cultures contre la plante parasite Orobanche. Les recherches développées dans son laboratoire portent sur l’étude de la biologie des orobanches et de leurs interactions avec leurs principales cultures hôtes (colza, tournesol, tomate et protéagineux).
Le photogramme et le chimigramme en quelques mots
Ce sont deux techniques picturales issues du mouvement du surréalisme. Contrairement aux prises de vues classiques, l’artiste n’a pas recours à un appareil photographique.
Pour le photogramme, c’est la lumière qui va venir imprimer les contours d’un objet posé sur une surface photosensible. À la fin du processus, la zone protégée apparait en blanc sur fonds noir. Ce procédé est utilisé en laboratoire.
Le chimigramme se fait à la lumière du jour et s’apparente à une « écriture chimique ». Cette technique fusionne l’univers de la peinture avec celui de la photographie. Des huiles et des vernis se révèlent sur du papier photosensible.
Ces deux techniques mettent en forme la lumière.
L’exposition
À la BU Sciences, le parcours débute dans l’allée entre les deux escaliers qui permettent d’accéder au premier étage. On y découvre une série de portraits. Il faut souligner que c’est une première pour Johannes Schmidt qui, jusqu’à présent, réalisait des photogrammes non-figuratifs. Au fil de l’allée, on se laisse envahir par la poésie des œuvres qui sont associées à des textes surréalistes en lien avec la ville de Nantes, parfois écrits par des artistes locaux. « La recherche des textes dans les anthologies de la BU, des archives de la médiathèque et sur Internet était une découverte pour moi, et un vrai plaisir » confie Johannes Schmidt.
Nantes la surréaliste
Au travers de ces textes et portraits, on apprend que Nantes et ses artistes ont joué un rôle très important dans le mouvement artistique du surréalisme.
C’est grâce à l’écrivain et dessinateur nantais Jacques Vaché, qu’André Breton, écrivain français, a trouvé sa vocation artistique. Il a d’ailleurs défini le courant « surréalisme » comme étant un mouvement artistique « par lequel on se propose d’exprimer le fonctionnement réel de la pensée en l’absence de tout contrôle exercé par la raison ».
D’autres textes permettent d’en savoir un peu plus sur les courants de pensées lors de la naissance du surréalisme.
Plus qu’une exposition sur l’art de la photographie sans caméra, c’est une découverte sur les fondements d’un mouvement artistique, c’est une bonne occasion d’enrichir sa culture.
Êtes-vous créatif ?
Après avoir parcouru cette galerie de textes et portraits surréalistes, direction le premier étage pour y découvrir de nouvelles œuvres de Johannes Schmidt. Elles s’approprient et mettent toutes en forme la lumière en la sublimant. L’artiste ne se contente pas de rendre un reflet exact de ce qu’il observe, il interprète et offre des images inédites. On admire ces photographies emplies d’une poésie nouvelle, si différentes de la photographie telle que nous la concevons au quotidien.
Johannes Schmidt nous embarque par sa vision artistique, et nous interroge sur la nature des formes que la lumière a imprimé sur le papier, et place à notre imagination pour faire le reste. Voici une exposition intrigante qui éveille l’imagination, titille la curiosité et fait découvrir l’envers du décor de chaque photographie.
Découvrez le reportage réalisé par la Pôle audiovisuel de l’Université >