J’articule une maison pliable dans ma bouche qui s’agrandit à force de beugler

Après avoir assisté aux répétitions et à la représentation finale du spectacle « J’articule une maison pliable dans ma bouche qui s’agrandit à force de beugler », le 30 mars dernier lors du festival Turbulences, j’étais curieuse d’en savoir plus sur l’écriture de cette pièce originale et de sa progression. C’est en la compagnie d’Aristide Béasse-Egu, étudiant de 23 ans en Médecine, que j’ai trouvé les réponses à mes questions. Rencontre.

portraitArticule

Peux-tu me donner les noms des personnes avec qui tu as travaillé ?

Ce projet s’est articulé autour de trois associations. D’un coté, l’association ARTicule, œuvrant pour la promotion et le soutien de projets culturels participatifs sur l’université de Nantes et représentée par quatre étudiantes, Iseult CLAUZIER (présidente), Emilie MOYSAN, Eske EWEN et Barbara EIGNERS. Ce sont elles qui ont mis le projet de “La maison qui marche sur l’eau” sur pied puis elles sont parties sans relâche à la pêche aux témoignages et à la chasse aux subventions, elles ont également organisé les ateliers d’écriture du texte que nous avons eu l’honneur d’interpréter. Sans elles, rien n’aurait été possible. De l’autre, Ronan CHEVILLER, le metteur en scène, accompagné d’Anne NEYENS du théâtre AMOK, qui après avoir ajouté son grain de sel et autres épices au texte, a imaginé comment le mettre en mouvement, le transférer dans l’espace scénique, lui donner vie. Ce sont eux qui nous ont appris à investir la scène, y prendre place, poser son corps et sa voix, comment articuler et s’articuler entre nous. Je citerais également le TU dont le principal intermédiaire fut Stéphanie Lepage, qui nous a donné un cadre tant physique, via le prêt de leurs locaux, que scénographique en nous intégrant dans le festival « Turbulences ».

Comment as-tu entendu parler de cet atelier ? 

C’est l’organisateur de l’atelier « Je veux faire du théâtre » auquel j’avais candidaté qui m’en a parlé en premier puis je me suis fait ma propre idée via le site du TU, où l’atelier était présenté.

Qu’est-ce qui t’a motivé à y participer ?

J’avais déjà eu la chance de participer à un projet similaire l’année précédente avec Coline Morange de StomachCie et je souhaitais renouveler l’expérience, d’autant que le sujet du « Chez soi » m’a interpellé presque autant que l’ambitieuse originalité du projet d’ARTicule.

Comment avez-vous construit l’histoire de votre pièce ? D’où vient ce nom pittoresque ? 

L’histoire ce n’est pas nous. Ce sont d’autres étudiants qui, lors d’ateliers d’écritures, ont apporté leurs témoignages sur la question du « chez soi ». L’ensemble a ensuite été remixé et « re-metteur-isé » par l’imaginaire fantasque de Ronan. C’est d’ailleurs à lui que l’on doit ce titre à rallonge, ce collage de propositions grammaticales qui, à mon goût, représente bien l’enchevêtrement de témoignages qu’est la pièce … Pour en connaître la vraie raison il faudrait demander à Ronan, seul lui sait… Encore faudrait-il qu’il y en ait une !

De quelle manière avez-vous attribué les rôles à chacun d’entre vous ? 

C’est le metteur en scène qui lors de notre premier atelier nous a réparti le texte, probablement en fonction de ce qu’il pressentait de nos personnalités et de la manière dont celles-ci pouvaient s’exprimer, donner de la couleur aux différents personnages. Au final, mis à part 2-3 échanges de tirades, les rôles n’ont pas bougé.

Le choix des décors s’est-il fait progressivement ? 

Les cadres et les chapeaux étaient là dès la première séance, pour ce qui est du reste, Ronan nous rapportait régulièrement ses petites inventions, des idées qui avaient germé dans son imaginaire et qu’il nous proposait. Si nous avions ramené des objets de nos univers personnels, nous aurions, je pense, perdu cet étrange sentiment de plonger dans son monde, de visiter son « chez soi ».

Pour finir, si tu devais nous parler du « chez soi » selon ton propre vécu, en quelques mots, tu nous dirais quoi ?

Ahah très bonne question ! Je me suis lancé dans cette aventure entre autres car je cherchais justement ma propre réponse et si nombreuses sont les définitions et images qui m’ont interpellé et marqué comme Léo, un personnage de la pièce. Je cherchais et je cherche toujours…

Sarah PETITEAU

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