Cet article est le premier d’une série intitulée « portrait d’étudiants étrangers » ! Le concept ? Te faire voyager sans bouger de ton siège, ton canap’, ou même ton lit. Et pour cela, nous te proposons de découvrir chaque semaine, un portrait d’étudiant étranger afin d’en apprendre davantage sur son pays.
Pour ce premier opus, on s’envole vers la Corée du Sud, plus particulièrement Séoul, avec la rencontre d’Inhwan, arrivé en France depuis 1 an et 6 mois et étudiant en Français à l’Institut de Français Langue Étrangère (IFLE) à l’Université de Nantes.
#Selfie d’Inhwan
Après s’être installés à la cafétéria de sociologie, un bon café à la main, nous commençons à échanger avec Inhwan sur les fêtes traditionnelles coréennes. Mais avant cela, comment dire bonjour en coréen ? On vous met au défi de le lire correctement la première fois : Annyeonghaseyo !
Les fêtes en Corée
À l’approche des fêtes, que ce soit Halloween ou Noël, nous nous demandons si elles existent en Corée et si oui, les célèbre-t-on de la même façon ? Halloween ? « En Corée, c’est pas du tout traditionnel comme en France, c’est plutôt marketing, mais les personnes âgées ne connaissent pas. Le principe est le même : on se déguise avec les amis, on sort en ville, on boit et on mange » (et oui tout est prétexte à manger !).
Noël, à l’inverse de la France, se passe avec son ou sa copine car « c’est le jour de l’amour » et l’on échange des cadeaux tout en mangeant un cake avec du champagne. « Tous les motels sont complets ». Quoi vous avez dit motels ?! Eh oui, en Corée, la plupart des jeunes actifs vivent encore chez leurs parents, dû aux cautions souvent trop élevées et, dans les familles traditionnelles, ils ne vivent ensemble qu’après le mariage. « Quand tu es célibataires, tu le fêtes avec tes amis mais c’est triste. ». Contrairement à la France, « la fête de Noël a moins d’importance, c’est comme un jour férié normal.»
En revanche, c’est le nouvel an coréen qui a toute son importance ! Chaque 1er janvier du calendrier lunaire, au Seollal, on fête la nouvelle année en se réunissant avec toute la famille. On mange des plats traditionnels et on porte le Hanbok, un vêtement traditionnel.
Nièce d’Inhwan avec le Hanbok, vêtement traditionnel coréen
En février, vient la Saint Valentin. Les femmes offrent des chocolats ainsi qu’un cadeau à leur copain. « Puis le 14 mars, c’est le jour du White Day, et ce sont les hommes qui offrent des bonbons et un cadeau à leur compagne ». À la grande tristesse des femmes qui aimeraient plutôt recevoir du chocolat ! Au printemps, on fête le Singmogil « le 05 avril, c’est le jour de l’arbre et des plantes, on plante des arbres et des fleurs.»
Même si la Corée n’a pas de religion nationale, l’anniversaire de Bouddha, Seokgatansinil, a lieu en mai. « C’est un jour férié, on va au temple prier pour le Bouddha et on fait un repas ». Quelques jours avant cet anniversaire, il y a les jours fériés pour la famille ! Le 5 et le 8 mai, c’est Eorininal, le jour des enfants et Eobeoinal, le jour des parents. On offre des cadeaux aux enfants et aux parents et on passe du temps en famille.
Puis vient l’automne avec le Chuseok, jour de la fête des moissons, le 15 août du calendrier lunaire. On le fête de la même façon que Seollal, en famille, on prépare les plats traditionnels pour le rituel, afin d’honorer les ancêtres. Tout le monde se réunit à cette occasion pour partager des plats traditionnels et des gâteaux de riz.
Et la nourriture ça donne quoi ?
Parce qu’on ne peut parler d’un pays sans évoquer les délices gastronomiques qui en sont typiques, la Corée du Sud possède de nombreux plats aussi bons les uns que les autres. Parmi eux, le plat indispensable pour les coréens et le plus connu est le Kimchi. Ce met est fait à base de chou chinois avec de la sauce piquante nommée gojuchang, « c’est de la sauce piquante de couleur rouge qu’on fait avec du sucre et du piment ». On fait ensuite mariner le chou avec plusieurs ingrédients comme la poudre de piment, de l’ail, de la sauce au poisson, du poireau, etc…
Les plats coréens sont épicés et s’accompagnent le plus souvent de riz. Adieu couteaux et fourchettes, ici ce sont les baguettes (souvent difficiles à utiliser pour les étrangers) et cuillères que l’on retrouvera sur la table. « S’il y a une chose à découvrir si l’on souhaite se rendre en Corée, c’est le plat typique coréen, le chickin, il s’agit de poulet frit que l’on peut savourer avec plusieurs types de sauce. »
Plat coréen « Chickin »
Nous sommes curieuses d’en apprendre davantage sur l’endroit préféré en Corée d’Inhwan, il nous évoque ce petit café, tenu par 2 jeunes femmes. « Sa sœur fait des gâteaux français, c’est trop mignon ». C’est d’ailleurs de cette façon qu’il s’est intéressé à la France. Ayant étudié la pâtisserie là-bas, cette jeune femme a pu répondre à ses questions et, ensemble, ils ont beaucoup échangé sur la France.
« Je me suis demandé pourquoi le métro est sur terre ? »
S’expatrier dans un pays étranger n’est jamais tout rose et Inhwan a partagé avec nous les difficultés et changements qu’il a pu rencontrer en arrivant en France, notamment la barrière de la langue pour faire connaissance avec les français. Mais son sourire et sa bonne humeur ont vite fait de faire tomber celle-ci. Il a aussi été choqué par le nombre élevé de SDF dans les rues et les odeurs d’urines souvent présentes. Une autre de ses surprises a été la météo, « en été des fois le soleil et la lune sont dans le ciel en même temps. ».
Nous l’interrogeons ensuite sur les différences entre la Corée et la France. En raison de l’absence du tram en Corée, en arrivant à Nantes, il s’est demandé « pourquoi le métro est sur terre ?! ». Il a eu également la chance (ou non) d’apprécier la rapidité de l’administration française… « Je dois envoyer beaucoup de lettres à la CAF, à la banque, c’est trop trop lent ! ».
Pour conclure cette interview sur une bonne note, nous proposons à Inhwan de nous apprendre à le remercier et lui dire au revoir dans sa langue d’origine. C’est ainsi que nous lui disons à notre tour Kamsahapnida (merci) et Annyeonghi Gaseyo (au revoir) !
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Portrait réalisé par Elisa Beaugeard et Hyejin Han