TARZ (طرز , qui veut dire « broder » en arabe) est un étonnant projet de broderie collective entre la France et le Maroc, qui pose ses valises du 6 au 8 novembre à l’Université de Nantes.
Avant les vacances, j’ai rencontré Louise Hochet, qui est artiste textile et qui mène le projet TARZ avec Pauline Weidmann et Danielle Pailler. C’est dans sa maison et atelier de Trentemoult que nous nous sommes rencontrées autour d’un bon thé. C’est dans ce même endroit que le projet TARZ a été lancé le 9 octobre avec un premier groupe de brodeuses et artistes.
Mais dis-donc, c’est quoi ce projet TARZ ?
C’est le lien avec le Maroc et l’action participative qui a rassemblé deux artistes, Louise Hochet, Pauline Weidmann et une chercheuse en science sociale, Danielle Pailler. TARZ est un projet de collecte de mémoires et de broderie participative. L’idée c’est de rencontrer des gens, brodeurs, brodeuses, ou profanes, afin de bavarder des héritages de chacun liés à la famille, à la broderie et au chant.
À lire aussi sur le site de l’université : Culture | TARZ – Broderie collective
Votre mamie vous a initié à la fabrication de canevas multicolores qui trônent encore aujourd’hui au dessus de votre bureau ? Votre maman brodait des petits motifs sur vos vêtements pour cacher vos taches de ketchup quand vous étiez petits ? Ce sont toutes ces petites histoires qui les intéressent. Tout en causant, les artistes vous invitent à venir broder des motifs inspirés de vos histoires sur une grande nappe collective. Vous serez évidemment pris par la main et guidé si vous n’avez pas touché une aiguille de votre vie, pas d’inquiétudes !
Une nappe qui voyage
La nappe collective a connu ses premières broderies avec un premier groupe de brodeuses mi-octobre. Après son passage à l’Université de Nantes sur plusieurs sites, elle poursuivra son chemin pour continuer à s’agrandir et à s’enrichir. Les 9 et 10 novembre, la nappe sera à la Maison de Quartier Dervallières à Nantes. Puis à partir de décembre, elle fera des allers-retours entre la France et le Maroc afin d’être brodée par différents groupes : collectif d’artistes marocains, brodeurs-euses du dimanche au village de Rocheservière en Vendée, élèves brodeurs-euses dans une école marocaine et enfin tisserandes du village d’Aouli au Maroc.
À la fin de ce périple, la nappe attendra la taille de 8 mètres sur 3 ! De quoi laisser place à la créativité et à l’expression de chacun, pour construire ce grand portrait de groupe des participants français et marocains, avec leurs héritages, leurs histoires et leurs savoir-faire.
Et après ?
Les deux artistes utiliseront toute la matière récoltée grâce à ces rencontres (notes, histoires, points de broderie, chants, etc) afin de créer un spectacle-conférence qui rassemblera les curieux autour de la nappe pour la raconter, la décrypter. La nappe sera également exposée en tant que telle, et un livre sera édité, rassemblant toute la matière écrite qui aura été extraite au cours du projet. De son coté, la chercheuse Danielle Pallier compte analyser ces matériaux d’histoires et d’héritages pour en décortiquer les motifs et les redondances.
Louise Hochet à l’Université de Nantes
Ce n’est pas le premier projet de Louise au sein de notre université.
Après une résidence « Art vivant, art utile » en 2014, Louise a aussi proposé des ateliers de broderie à l’Université pendant 3 ans, accessibles aux étudiants et aux personnels. Un de ces atelier a notamment amené les participants à broder sur des objets de leur quotidien (tickets TAN, boule à thé, éponge, etc). Ces créations ont été rassemblées dans une exposition nommée « De l’objet au grigri » qui sera exposée à la BU Lettres cet été.
Pour en savoir plus sur Louise et ses projets, vous pouvez aller fouiller son site internet, riche en images et en détails. Mais vous pouvez aussi la rencontrer sur le campus avec sa collègue Pauline les 6, 7 et 8 novembre !
Louise Bernard : étudiante à l’Université de Nantes