Nous rencontrons Sylvain et Maxime, deux étudiants de Licence 3 histoire, qui participent à l’atelier “comité de lecture”, initié par l’historien Patrick Boucheron :
Comment vous êtes-vous lancés dans ce projet « comité de lecture » ?
Sylvain : On était en cours de Paléographie avec Mr Josserand au premier semestre, et il a interpellé à la fin d’un cours des amis à nous pour participer à ce projet, encore très flou à l’époque. Ils étaient motivés et nous ont rapidement embrigadés. On savait pas trop dans quoi on s’engageait et à quoi s’attendre, mais finalement on ne regrette pas !
Maxime : On s’est dit en en entendant parler que c’était une bonne opportunité, pour élargir nos horizons et notre réseau. On est en licence 3, et on nous fait confiance, là, pour porter ce projet. C’est une proposition qui est valorisante, qui sort du cursus traditionnel, qui nous fait faire de l’histoire d’une autre façon.
En quoi consiste le comité ?
Sylvain : On est 18, dont 5 étudiants de L3 (on se connaît tous). Ensuite il y a Mr Josserand ; Mr Dupoiron qui pilote l’atelier ; Mr Wilgaux, ainsi que d’autres membres de l’association Nantes Histoire. C’est vraiment un mélange intergénérationnel, avec nous qui sommes encore à la fac, et les adhérents de Nantes Histoire qui sont pour la majorité à la retraite. Et ça c’était un souhait de Patrick Boucheron, d’avoir un atelier avec des gens d’horizons différents, pas que des universitaires.
Maxime : On part donc du livre que Patrick Boucheron a dirigé et publié récemment, Histoire mondiale de la France. C’est un livre qui remet en cause l’idée du roman national. Il a mobilisé des historiens, chacun choisissant une date et rédigeant un article sur le sujet, par exemple « 1953 : la mort du camarade Staline ». On se retrouve toutes les deux semaines, pour 2h environ, dans des endroits différents de la ville comme le grand T ou le château.
Sylvain : le but c’est de lire le plus de textes possibles, et d’en sélectionner quelques uns, ceux qui nous heurtent, qui provoquent chez nous des émotions. Ça peut être autant la surprise que l’incompréhension ou l’adhésion.
Quelle sera votre mission au festival ?
Maxime : Ce sera des « conversations sensibles », de 15 minutes. En fait, un comédien va lire un article, et deux membres du comité débattront dessus. 14 membres seront mobilisés au total chacun leur tour, et les 7 textes auront été choisis au préalable durant les ateliers. Le but, c’est d’exprimer nos sentiments à la lecture de l’article, encore une fois ce qui nous plait, nous déplait, nous fait réagir.
Sylvain : L’auteur, lui, c’est ça qu’il cherche. C’est de proposer une histoire différente, qui fait réfléchir et réagir les lecteurs. Le débat, ça permettra de transmettre les émotions, c’est une vitrine sur le livre.
Article réalisé par Caroline et Julia, étudiantes à l’université de Nantes.