Comment devient-on jury pour l’Univerciné ? Comment se passe la délibération ? Rencontre avec Althéa Pinel quelques jours avant le début du festival britannique, membre du jury de cette session 2015-2016.
Comment t’y es tu prise pour devenir jurée de l’Univerciné, et quels sont tes atouts ?
« Il y a à la fac un atelier pour devenir membre du jury Univerciné, la sélection se fait sur lettre de motivation. J’y ai parlé de ma passion du cinéma, du fait que je m’y rendais très souvent, que je préfère regarder mes films et mes séries en version originale. Je suis très ouverte d’esprit, je m’intéresse beaucoup au cinéma, parce que chaque pays a sa façon de voir le cinéma. Notre intervenant nous a dit qu’il nous avait aussi choisi pour notre humour, il aime le petit ton de légèreté et nos connaissances culturelles, nos pratiques. Nous avons été 15 à être sélectionnés pour le jury. »
Avez-vous eu des cours d’analyses filmiques avant le festival ?
« Pour nous donner les mêmes clefs, Louis-Jean Ropars, notre intervenant, a pris le temps avant la délibération de nous retracer l’historique du cinéma du pays. Après il nous a donné un lexique, j’ai quatre pages avec tous les mots techniques. Mais on n’a pas de cours d’analyses filmiques. C’est l’intérêt, parce que du coup on va avoir différents points de vue, il va y en avoir qui vont être plus amateurs, et qui vont apporter leur regard plus objectif sur le cinéma, moins technique. Je pense qu’on sort du cadre un peu scolaire et formel. »
Comment se passent les délibérations ?
« Pour juger, on a eu le choix. Pendant les délibérations, Louis-Jean Ropars nous a sorti la grille formelle, qui peut être ressortie à Cannes. On a eu le choix de se fier à cette grille où on va attribuer des points selon des catégories. Ça c’est hyper standard, ça manque totalement de réflexion. Quand on a vu la grille, on a tout de suite été contre. On va forcément reparler de tout ça, mais on élargira beaucoup plus. On y va à coup d’arguments, c’est vraiment un débat. D’abord on élimine avec un vote à main levée, ensuite on argumente pour essayer de convaincre, et de faire comprendre que c’est tel film qui vaut le plus d’être élu. »
Pour finir, que dirais-tu à un futur spectateur pour lui donner envie de se rendre au festival ?
« Que c’est différent, que ça change des blockbusters américains qu’on retrouve dans les cinémas à grande enseigne. C’est l’ouverture à une nouvelle culture, à une nouvelle langue, parce que les films sont en VO sous-titrés français, et que c’est pas du tout gênant en réalité. Je dirais que ça va lui changer son esprit, que le Katorza c’est une des plus vieilles salles de cinéma de Nantes… Et il y a vraiment de tout, il y a forcément un film où il s’y retrouvera ! »
Plus d’infos sur les festivals Unvierciné : www.univercine-nantes.org
Univerciné italien : du 29 au 31 janvier 2016 / Univerciné russe : du 2 au 6 mars 2016
Propos recueillis par Leonie Revillec