A propos Gérard Cornu

Je suis ce monsieur qui parle sur la photo, et qui en a fait un métier bien improbable, de parler, alors que rien, mais vraiment rien, ne l’y prédisposait. Je le fais le mieux possible, ce métier, simplement car je ne supporterais pas d’être un mauvais prof. Je me suis posé à Nantes il y a 27 ans, juste au moment où cette « belle endormie » se réveillait. J’ai quelques passions : la musique, les langues, l’herméneutique. Outre les techniques et l’histoire du journalisme, j’enseigne l’analyse filmique (cinéma espagnol et latinoaméricain), et j’ai en charge la communication de la Faculté des langues. J’aime écrire plus que parler, et j’aime aussi « faire écrire ». C’est en grande partie l’objet de ce blog. Amener des étudiants pas vraiment littéraires à pratiquer ce genre simple et populaire qu’est le reportage, à mettre en mots des rencontres, à s’imposer un fil conducteur, et à donner le meilleur d’eux-mêmes.

La morale des uns et celle des autres

Aujourd’hui, Nicolas Hulot répond à des accusations de harcèlement sexuel. Je regarde d’abord le journal de France 3 midi, qui reprend les déclarations de N. Hulot ce matin à BFM TV, y compris lorsqu’il explique que sa famille est très affectée par ces accusations, dont l’une est récusée par la jeune femme elle-même, et l’autre a été classée sans suite en 2008, il y a 10 ans. C’est pourquoi je suis surpris lorsque le journaliste conclut le reportage en disant que Nicolas Hulot n’a pas l’intention de démissionner « pour le moment ». Quel rapport ? Pourquoi cette idée qu’il pourrait démissionner ? Continuer la lecture

« Le spectateur engagé »

Dans Charlie Hebdo de cette semaine, un reportage très intéressant d’Antonio Fischetti intitulé « Comment j’ai fait passer cinq migrants en France », qui relate la traversée périlleuse en pleine montagne de la frontière entre l’Italie et la France, avec des cols où l’on s’enfonce dans la neige jusqu’aux épaules, à moins de se perdre, de chuter ou d’être pris dans une avalanche.

Loin des faux-semblants de l’objectivité, le reporter est doublement impliqué Continuer la lecture

Que se passe-t-il lorsque l’on ajoute ou retranche des éléments à une information ?

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RETIRÉ

C’est pour moi un crève-coeur de retirer ce texte que je considère comme l’un des plus originaux de l’ensemble de ce blog. Je le fais parce que je suis soumis à une menace de poursuites judiciaires. Ce texte mène en effet l’analyse d’un article que j’ai moi-même rédigé comme correspondant local d’un organe de presse et il contient de nombreuses références à des lieux et à des personnes qui permettraient d’en identifier le support. Il est triste que la frilosité d’un organe de presse aboutisse à (auto-) censurer un travail de recherche universitaire.

3.5.2018

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Pourquoi les JT laissent-ils les gens indifférents ?

Lorsque j’enseignais encore, j’exposais souvent la différence entre reportages événementiels et non événementiels : les premiers s’accordent au caractère ponctuel de l’événement traité, tandis que les seconds s’inscrivent dans la durée, ils décrivent des « situations » qui peuvent demeurer stables sur plusieurs années. Continuer la lecture

7 – Festival du cinéma espagnol : la guerre d’Espagne 60 ans après (1996)

Le festival a été créé à la fin des années 1980 par Pilar Martinez-Vasseur. Historienne de formation, arrivée à Nantes comme lectrice avant de boucler sa thèse et de devenir maître de conférences puis professeure, Pilar, que beaucoup aiment appeler Pili, a deux domaines de spécialité : l’Armée et le cinéma. Ils se complètent, certainement, à moins qu’ils ne s’équilibrent.

Comme beaucoup d’Espagnols de sa génération, elle a éprouvé le besoin de se confronter avec le passé encore récent de son pays, Continuer la lecture

6 – Le lancement du journal « Prisme » (1994)

Le temps passe. En décembre 1992, Jacques Jayez, élu président de l’université, me propose d’intégrer son équipe comme chargé de mission à la communication. Je consulte autour de moi. La charge de travail risque-t-elle d’être trop importante ? Vais-je devoir sacrifier encore un peu plus ma vie personnelle ? La fonction n’est-elle pas verrouillée ? Est-il possible de faire du travail utile dans cette position et le jeu en vaut-il la chandelle ? Continuer la lecture

4 – En Roumanie avec 10 étudiants de la Faculté des Langues (1990)

En 1989, un large mouvement conduit la plupart des républiques d’Europe de l’Est à se libérer du joug de l’Union Soviétique. Je trépigne. Dès mon enfance, je me suis passionné pour ces pays. J’ai eu, en plus de ma correspondante allemande, des correspondants en Pologne et en Ukraine, avec lesquels nous nous écrivions en esperanto… L’Est est la destination privilégiée de mes curiosités et de mes envies. Continuer la lecture