Quand il s’agit de rendre service à la communauté, les étudiants de l’UFR de pharmacie répondent : présents !
Contexte
L’UE Communication pharmaceutique et maladies infectieuses a été mise en place en 2013, Rendre les savoirs vivants, concrets et utiles à la communauté en est l’objectif principal.
Cette UE de choix s’adresse aux étudiants de 4ème année du diplôme de formation approfondie en sciences pharmaceutiques ayant déjà acquis les connaissances de base sur les maladies infectieuses et qui s’apprêtent à faire leur choix de filière professionnelle (filières officine, industrie ou recherche).
"Une UE de choix qui permet aux étudiants de découvrir une autre facette de leur futur métier."
Cet enseignement s’inscrit dans la transformation des savoirs par les étudiants : « je sais, je sais faire, je suis avec les autres ».
Pourquoi avoir imaginé ce type d’enseignement ?
La lutte contre la transmission des maladies infectieuses reste encore aujourd’hui un enjeu majeur pour notre société. Le pharmacien a un rôle important à jouer dans ce domaine à travers ses messages d’éducation thérapeutique mais également au niveau de la prévention de la transmission des pathologies infectieuses.
L’ Université de Nantes est au cœur d’un tissu fondamentalement urbain, mais dans lequel évoluent et cohabitent une multitude d’individus et de collectivités tous aussi bien concernés par ces enjeux de santé. L’ouverture de notre Université vers ce tissu social et économique est une opportunité majeure permettant d’envisager le renforcement des liens avec la communauté. Il a été ainsi possible d’envisager un enseignement dans lequel les étudiants sont les acteurs principaux de ce tissage des liens avec la société, en apportant les messages d’éducation sanitaire et de prévention de maladies infectieuses. Rendre un service de santé tout en apprenant et en étant une vitrine positive de l’ouverture universitaire.
Les étudiants évoluent,
Ils ont une place à prendre dans cette société qui ne cesse de changer. Ils doivent ainsi s’adapter rapidement aux nouvelles façons de percevoir la santé et la pathologie par les populations.
Les exigences du monde professionnel changent,
Des changements sont en train d’avoir lieu dans différents domaines de la profession de pharmacien. De nouvelles compétences s’offrent à ces prochaines générations de professionnels. La promotion de la santé ainsi que l’éducation thérapeutique restent des domaines vastes à explorer.
Les équipes pédagogiques s’adaptent progressivement,
Ceci représente une prise de risque pour les enseignants. En effet, les modalités d’enseignement sont moins traditionnelles, plus favorables aux interactions avec les étudiants. Les activités pédagogiques proposées supposent la prise en compte des points de vue des étudiants en tant que futur professionnel mais aussi en tant que citoyen. Cette étape de responsabilisation de l’étudiant est cruciale dans l’aboutissement de propositions créatives et adaptées aux besoins des populations.
Objectifs pédagogiques recherchés
Ce contexte pédagogique permet de confronter les étudiants aux maladies infectieuses dans le contexte de la collectivité,
Il favorise également le développement d’un regard critique et éclairé sur les enjeux du pharmacien en tant qu’acteur dans la lutte contre les maladies infectieuses communautaires,
Enfin, les étudiants s’approprient et adaptent des techniques de communication sur ces maladies, à chaque population approchée.
Une démarche progressive et créative
Les étudiants qui s’inscrivent à cet enseignement sont motivés par une envie de découverte et/ou de consolidation dans un domaine humaniste, tourné vers le service aux autres.
L’approche méthodologique est déclinée en quatre étapes progressives :
Une présentation des contextes épidémiologiques de principales maladies infectieuses communautaires,
Les prérequis sur les connaissances théoriques à posséder en infectiologie étant déjà acquis au cours des premières années d’études, l’enseignement peut débuter avec une présentation concrète des contextes épidémiologiques des principales pathologies infectieuses qui touchent notre population environnante. Un panorama précis, dès lors que les informations sont disponibles, mais qui favorise et met l’étudiant en situation de se questionner et de commencer à imaginer quel sera son apport dans ce domaine.
L’équipe pédagogique et collégiale est avant tout pluridisciplinaire. Elle est constituée par des enseignants des disciplines biologiques, d’infectiologie et de santé publique.
Un choix a été fait dans le sens d’une contextualisation des savoirs, évitant de trop charger l’étudiant en connaissances nouvelles, mais plutôt en lui offrant la possibilité de se poser des questions par rapport à ce qu’il connaît et de laisser la place à la créativité.
Une première rencontre avec la communauté,
Chaque année les étudiants partent à la rencontre d’une population donnée auprès de laquelle ils vont découvrir leur état de santé-pathologie et pour laquelle ils vont élaborer les messages de prévention et d’éducation. Cette population est variable mais elle concerne principalement l’enfance dans les crèches, les écoles primaires, les centres de loisirs, ou les jeunes adultes au niveau des associations sportives et universitaires. Un dialogue s’installe entre la communauté, les étudiants et les enseignants permettant de constater les besoins principaux en matière de prévention et d’éducation sanitaire. Plusieurs sujets sont ainsi abordés : l’hygiène corporelle et des mains, les affections cutanées d’origine parasitaire, mycosique et bactérienne, les infections respiratoires bénignes. De façon collégiale, nous décidons des priorités à aborder auprès des enfants et/ou des jeunes adultes.
Processus créatif et de conception des messages de santé,
De retour à l’UFR, les étudiants ont un sentiment de déstructuration nécessaire à initier leur processus créatif. Une prise de risque également pour eux, mais qui est soigneusement encadrée grâce aux discussions avec les enseignants. Il se produit alors un aller-retour d’idées enseignant-étudiant, avec des changements de direction dans certains cas mais qui aboutissent à la consolidation de contenus pédagogiques ciblés avec à l’appui des supports de communication simples. Gardés par la communauté, ces supports seront les souvenirs garants de l’échange.
La restitution du travail auprès de la communauté,
La restitution auprès de la population cible est décidée conjointement entre les directeurs des institutions, les étudiants et l’équipe pédagogique. Un moment de partage avec les élèves dans les collectivités pendant lequel les étudiants deviennent acteurs proactifs dans la transmission des messages de santé. Les enseignants assistent à ces séances afin d’observer et d’évaluer ce processus d’appropriation des savoirs et d’être garants du bon déroulement des échanges. Il se produit alors un transfert des apprentissages qui entre dans la mémoire collective et celle des étudiants. De nombreux changements opèrent parmi les étudiants, suite à la richesse des questionnements qui ont lieu avec les enfants. Certains dévoilent des capacités de communication et d’adaptation à des situations inattendues. Ils deviennent ainsi conscients que les savoirs prennent tout à fait leur sens dès lors que l’on approche la société et ses individus.
L’équipe pédagogique
- Aurélie Marquet, Pharmacien, Chargée de Missions pour l’Établissement de Santé.
- Nathalie Caroff, Professeur, Bactériologie et Hygiène.
- Fabrice Pagniez, Maître des conférences, Parasitologie et Mycologie Médicale.
- Aurélie Billon, Maître des conférences, Galénique, coordinatrice du DFASP1.
- Nidia Alvarez-Rueda, Maître des conférences, Parasitologie et Mycologie Médicale, Coordinatrice de l’UE.
- Muriel Duflos, Vice-doyen à la pédagogie de l’UFR Sciences Pharmaceutiques et Biologiques.
- Virginie Ferré, Doyen de l’UFR Sciences Pharmaceutiques et Biologiques.
Comment évaluer la créativité ?
C’est un domaine complexe que d’évaluer les apprentissages en créativité et selon le mode projet. Il s’ajoute l’aspect subjectif du jugement professionnel lors de la mise en situation devant la communauté. Cela dit, il est possible de réaliser cette évaluation en prenant compte trois aspects du déroulement de l’UE : le processus créatif, la verbalisation par les étudiants et le produit créatif final. Cette évaluation est réalisée en deux temps : le premier à mi-parcours de l’enseignement et qui prend en compte le processus et l’avancement des recherches ; puis la restitution finale auprès de la communauté ainsi que les retours obtenus de celle-ci.
Conclusion
La philosophie de ce dispositif pédagogique est d’améliorer les apprentissages et de transmettre l’envie d’apprendre à nos étudiants, en rendant les savoirs vivants, concrets et utiles à la communauté. Cet enseignement s’inscrit dans une démarche collégiale et en constante évolution ce qui donne l’opportunité de l’améliorer. De nombreuses interactions sont ainsi possibles, notamment avec le SUP et le SPIN qui avec leurs actions concrètes de promotion de l’enseignement dans toutes ces formes, favorisent une meilleure perception de ces démarches pédagogiques.
Chaque année la population d’étudiants est différente et les besoins de la communauté le sont également. Même si on a par moment l’impression de redondance avec les sujets abordés auprès des individus, l’objectif recherché n’est pas de changer les contenus pour les changer. Il s’agit de serrer les liens avec notre communauté, à travers cette présence de l’Université dans son environnement où les étudiants et l’équipe enseignante sont les garants des échanges.
Nidia Alvarez-Rueda
Département de Parasitologie et de Mycologie médicales
EA1155- IICiMed
Institut de Recherche en Santé 2
Université de Nantes
22 Boulevard Bénoni Goullin
44200 Nantes, France
Tel: +33 2 53 00 91 42
UFR des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques
9, Rue Bias 44035 Nantes, Etage 2, bureau 264
Tél. : +33 2 53 48 41 63
E-mail : nidia.alvarez-rueda@univ-nantes.fr