Une sociologie des zombies

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Une sociologie des zombies

Voici un excellent article paru aujourd’hui sur le blog de Nicolas Roméas sur Mediapart : Yanis et les zombies. Nicolas Roméac est le directeur de la revue Cassandre.

L’utilisation de la catégorie « zombie » pour analyser des comportements sociaux n’est ni une plaisanterie, ni une forme de paresse intellectuelle pour s’éviter de recourir à des concepts plus élaborés. J’ai déjà cité l’ouvrage de Maxime Coulombe, Petite philosophie du zombie, qui en montre toute la richesse. Toujours dans le prolongement, d’ailleurs, des réflexions de Walter Benjamin il y a un siècle sur l’appauvrissement de « l’expérience communicable » (Le narrateur, traduction de Der Erzähler. Betrachtungen zum Werk Nikolai Lesskows), ainsi que de Giorgio Agamben. Continuer la lecture

Grèce : les journalistes ne sont pas à la hauteur de l’enjeu

Les journaux papier et TV consacrent leurs unes à la Grèce depuis plusieurs semaines. L’enjeu est crucial, puisque les dirigeants politiques, qui participent à des négociations lourdes de conséquences, sont tenus par leurs opinions publiques, et que celles-ci sont pour une large partie informées et structurées par les médias.

Ecoutez ces micro trottoirs réalisés en Allemagne : « Ça suffit, on ne peut pas continuer à payer pour les Grecs, chacun doit payer ses dettes, il faut gérer son budget de manière responsable, ils ne sont pas sérieux… »

Ont-ils donc la mémoire courte !? L’Allemagne est justement le pays d’Europe dont les dettes – les dommages de guerre de la Seconde Guerre Mondiale + le financement de la reconstruction grâce au Plan Marshall – ont été d’abord, en 1953, repoussées jusqu’à une hypothétique réunification, puis purement et simplement annulées en 1990-91… Annulées ! Quant aux dettes de la Première Guerre Mondiale, elles ne sont rien de plus et rien de moins que les causes du nazisme. Le système scolaire allemand ressasse tout cela jusqu’à la nausée. Continuer la lecture