« Cette rencontre me montra que le courage existait réellement. »

Souhad Abbas, Hasna Boulkhemair, “La Syrie et le Liban se rencontrent en France” (La Syrie et le Liban se rencontrent en France)

Deux jeunesses orientales se rencontrent à Nantes. Souhad est libanaise, étudiante en LEA3. Elle ressemble à toutes les autres étudiantes de sa promotion. Insouciante, ne connaissant des fracas du monde que les images d’internet et de la télévision.

Un jour, son chemin croise celui de Tahani, syrienne, réfugiée, ayant traversé le Liban, la Turquie, la Grèce dans un périple de 4 ans, travaillé pour obtenir de faux papiers, échoué à de multiples reprises en Bulgarie, en Macédoine, en Italie.

Elles ont le même âge. Ce reportage est fait de confidences, c’est le point limite que l’on vise toujours : que le reportage en dise non pas un peu moins, mais beaucoup plus, que ce que l’on confierait à ses proches.

Toutes ces conversations ont eu lieu en arabe. J’ai voulu que le récit écrit en français en conserve la couleur, la sonorité, le rythme, le style. Hasna est algérienne. C’est elle qui prend la plume pour nous raconter cette histoire. Elle aime écrire, en français, mais n’avait jamais montré ses textes à personne. Elle aussi porte des secrets dans son coeur. Alors, quelle joie, et quel sourire de confiance dans ses yeux, lorsqu’elle me remet un jour, salle 412, sa première page !

L’angle, c’est la rencontre. Ne pas raconter seulement l’histoire de Tahani, mais dire que l’une est l’autre, un peu, beaucoup, profondément. Souhad aurait pu être jetée sur les routes par la guerre toujours prête à renaître de ses cendres. Tahani aurait pu être mon étudiante. D’ailleurs, elle fait une formation à La Roche et veut s’inscrire à la fac l’année prochaine…

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