“Je RP au moins une fois par jour sur les plateformes…”

Manon Ambach, Lizi Hermann, Clarisse Jouan, Role Play : entre réalité et fantasme, mai 2014

role play – entre réalité et fantasme

“… et j’y reste pendant une après-midi, voire plus.” C’est bien d’une addiction qu’il s’agit. Addiction à un monde étrange, virtuel, peuplé de créatures fantasmatiques sorties de l’imagination des participants à ces jeux de rôles devenus role play.

La présentation demeure simple et concrète : par exemple, que fait-on concrètement lorsqu’on se consacre au rp pendant 6 ou 7 heures d’affilée ? Elle explore aussi les mécanismes de l’addiction, complicité du joueur avec son personnage, puis complicité avec d’autres joueurs que l’on ne connaît que par écrans interposés, et que l’on aura tendance à idéaliser. Identification d’un côté, dépendance de l’autre. Voilà une addiction “immatérielle”, ni drogue, ni alcool, ni tabac, ni jeux d’argent, juste un ordi et une bonne dose d’imagination.

Et pourtant, combien d’étudiants renoncent à dormir, à manger, à communiquer avec les autres, et à étudier tout simplement ! Et combien perdent une année ou plus de leur scolarité avant de parvenir à se “sevrer” ? Il n’y a pas loin à chercher.

D’inventer des histoires qui vous phagocytent, à se passionner pour les mots qui finissent par vous hanter délicieusement, il n’y a qu’un pas. Le rp est avant tout une activité écrite, menée par des jeunes et moins jeunes souvent plus à l’aise à l’écrit qu’à l’oral. Est-ce une aide pour la réalisation d’un reportage ? Jusqu’à un certain point seulement. Ce reportage est celui, cette année, que j’ai le plus recorrigé, ligne après ligne, sur 7 ou 8 versions différentes. Il a certes un “souffle” qui permet de se projeter sur les 6 pages du reportage. Mais on y trouve (à petites doses) les mêmes défauts que chez les autres (par exemple, l'”amphi à moitié vide” de la première ligne a d’abord été “à moitié plein”…) Et puis cette même nécessité de base de mettre plusieurs cordes à son arc, de savoir adapter son style selon qu’on rédige une dissertation, un dossier, un écrit professionnel, un récit à orientation littéraire (le rp), un texte “efficace” pour un dépliant ou un flyer, ou un reportage. Adapter son style d’écriture est proche d’un travail de traduction, non plus d’une langue à l’autre, mais d’un registre à l’autre d’une même langue.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *