Paresse et laisser-aller

Quand le site internet de L’Express publie un article titré « Jean-Vincent Placé, nouveau ministre sous la risée de twitter » (http://www.lexpress.fr/actualite/politique/remaniement-jean-vincent-place-nouveau-ministre-sous-la-risee-de-twitter_1762826.html), en reprenant simplement quelques messages parus sur le réseau social sans leur adjoindre ni information, ni analyse, on peut se demander si un média de cette envergure, employant, je pense, une bonne centaine de journalistes professionnels, fait son travail, ou s’il cède à l’idéologie, ou bien à la paresse. Un article vite fait bien fait, pour ne pas dire bâclé. Par qui, d’ailleurs ? Un stagiaire ? Peut-être, mais qui s’autorise, si c’est le cas, un traitement bien partisan de l’information, et encadré par des journalistes rigolards qui forcent le trait avec un titre qui excède largement le contenu de l’article. On imagine la scène, et cela n’est pas vraiment à l’honneur de la profession. Certains parleront ensuite de manipulation de l’opinion ou de campagne de dénigrement, là où règne en réalité un laisser-aller indigne. Je serais sincèrement curieux de connaître le fin mot de l’affaire et de comprendre comment un tel article aboutit sur nos écrans d’ordinateur.

Libération ne fait pas mieux en illustrant son article sur le remaniement avec une photo de Hollande et Ayrault d’un effet tellement facile que là encore, on se dit : paresse, laisser-aller. (hollande ayrault )

Les journalistes ont-ils tous conscience du fait que leur liberté de ton, chèrement conquise, n’a de sens que si elle est associée à un niveau d’exigence sans lequel il est normal que le public ne leur accorde pas plus largement sa confiance ?

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