Lola Ridor, Charlotte Parveau, Maëva Devay, Anne Amoureux, « Quand les nouvelles façons de consommer tissent le lien social », juin 2015
Qu’est-ce que c’est, être informatif, pour un reportage ? Lisez celui-ci, et vous en aurez un aperçu.
Disons très simplement que si vous avez vaguement perçu que les AMAP étaient un phénomène important, mais que cela reste encore flou pour vous, ce reportage-ci vous aidera à leur associer des visages et des histoires. Sa première qualité est d’être très concret, et c’est déjà beaucoup.
Ensuite, il vous donne modestement quelques pistes pour comprendre et interpréter. Le citoyen que vous êtes pourra, en toute liberté, se construire un début d’opinion sur le sujet. C’est une deuxième de ses qualités, essentielle.
Un mot sur les photos. Elles ne paient pas de mine. Pourtant, elles jouent un rôle essentiel. Montrer en images les personnages dont on a parlé, situer des lieux et des ambiances, c’est indispensable. Et comme vous le voyez, cela ne fonctionne qu’à la condition que ces photos soient légendées. Ma préférée est celle d’un écriteau, à la deuxième page. Ne pas hésiter : la photo est là pour témoigner. Le format aussi est intéressant : un A3 recto-verso, parfois très utile dans la pratique.
Dans les dernières lignes, il est question d’altruisme. Je me permets donc de vous ajouter ici un article d’Edgar Morin dans Mediapart, « Une civilisation veut naître » (18 juin 2015), où il mentionne les AMAP dans le cadre du développement des « circuits courts ». Plus largement, elles prennent place dans le cadre de pratiques et de systèmes de valeurs qui opposent à la domination de l’intérêt et du quantitatif : la solidarité, la convivialité, la poésie, l’esprit festif, la quête du savoir. Les étudiants connaissent peu Edgar Morin, et ils risquent de ne le découvrir que lorsque nous serons orphelins de sa plume. Heureusement, il semble toujours aussi vif à 94 ans. Comme à l’époque où il écrivait « La rumeur d’Orléans » ou » Le cinéma ou l’homme imaginaire ». Ou bien lorsqu’il contribuait activement, dans les années 1950, à créer… les sciences de la communication. Nous sommes très petits à côté de tels géants. Et très demandeurs de conseils, d’orientations, de pistes, et même d’espoir.