J’interromps la série des retours sur des moments de ma carrière pour raconter à ceux qui me connaissent et que mes « aventures » intéressent un peu ce que je fais en ce moment. Depuis trois semaines, je suis correspondant d’un hebdomadaire régional vendu à 15000 exemplaires. Je couvre trois communes. J’ai effectué une période d’essai, comme n’importe quel débutant, et je suis désormais « titulaire », ce qui me procure une certaine fierté.
Après avoir enseigné les techniques du reportage, avoir encadré pendant de nombreuses années des travaux d’étudiants, avoir effectué des travaux de recherche sur l’histoire et les techniques du journalisme, je suis désormais dans la pratique la plus simple, et au plus bas de l’échelle. C’est un bonheur de rencontrer des gens de toutes sortes pour les interviewer et d’écrire tous les jours afin de publier 3 à 5 articles dans la semaine. J’ai l’impression d’apprendre encore beaucoup.
Le premier article a été étonnamment difficile à rédiger : j’étais déstabilisé par la nouveauté des sujets traités. Puis il a fallu gérer la dispersion, traiter des sujets totalement hétéroclites et rester organisé en recevant des coups de fil sur les uns tout en travaillant sur d’autres. Essayer d’être un minimum original dans les textes tout en s’adaptant aux impératifs d’un certain type de presse. Manifester de l’empathie et de l’enthousiasme face à tous ceux que j’interroge. Ils me le rendent largement et je regrette presque de ne plus enseigner pour pouvoir raconter tout ce que j’apprends encore au jour le jour. Le journalisme est tout de même un beau métier, comme le dit Gabriel Garcia Marquez dans le texte qui ouvrait ce blog. Il l’est même dans ses formes les plus humbles. C’est peut-être mon message principal de ce jour : soyez modestes, goûtez ce que peut vous apporter l’exercice le plus basique de vos spécialités, prenez du plaisir dans l’instant, ici et maintenant.
Certains anciens étudiants m’ont rappelé que j’avais envisagé d’enseigner encore un petit peu en organisant un atelier d’écriture chez moi, hors de tout cadre contraignant. Je le ferai certainement, mais un peu plus tard, car je suis occupé en ce moment à mettre en place mes activités de pianiste et d’écrivain public / biographe, outre ce poste de correspondant. Pour un peu, la retraite en deviendrait stressante ! Je vous tiendrai au courant du moment où je pourrai mettre en place quelque chose sur l’écriture.