Escapade symphonique

Valentin Hennebert, étudiant en Géographie à l’Université de Nantes, membre de l’atelier Expression et médias, a eu la possibilité de passer une journée à La Folle Journée, festival international de musique classique à Nantes. Il nous raconte cette première expérience.

La Folle Journée, avec comme thème cette année « Vers un monde nouveau », a occupé du 31 janvier au 4 février la Cité des congrès de Nantes et le Lieu Unique. C’est autour d’un rassemblement d’amoureux de douces mélodies, qu’une multitude de concerts s’est déroulée, prisés par les grands mais aussi par les petits.

À l’occasion de sa 24ème édition, la Folle Journée a mis en place plus de 275 concerts payants, à des tarifs différents. Il y avait également 46 représentations gratuites, dans le hall de la cité des congrès, au cœur même de ce foyer musical. Grâce à mon accréditation, j’ai pu m’immiscer dans cet univers qui allait solliciter tous mes sens.

Une ambiance riche et conviviale

Une fois l’entrée passée, je me suis dirigé vers les escalators. J’arrive alors dans le hall principal, lieu de vie du festival. Une foule hétérogène occupait chaque recoin de cette immense salle où étaient installés des points de ventes culturels (cd, livre, magazines…), des bancs et espaces aménagés pour le public et enfin la scène centrale où s’organisaient tout au long du festival, divers concerts gratuits.

Ce que j’ai apprécié dans cet espace c’est la diversité de la vie qui y prenait place. Chacun était libre de se promener où bon lui semblait, d’aller voir ce qu’il souhaitait. J’ai d’ailleurs pu acheter à un stand un exemplaire de «303», revue culturelle des Pays de la Loire. C’est une réelle institution culturelle qui a pris place pendant 5 jours, aux portes du centre-ville nantais.

Je vais maintenant vous parler de France musique, qui était présente au cœur même de ce festival. Dès mon arrivée, j’ai remarqué un petit box, décoré de nombreuses pancartes et guirlandes « France musique ». C’est tout naturellement que je m’y suis dirigé afin de voir ce qu’il s’y passait. Un direct a eu lieu toute la journée, accompagné de différents invités, avec comme objet de conversation principal, la Ville de Nantes. D’ailleurs, je vous conseille d’aller écouter le replay disponible sur le site de Radio France afin de pouvoir écouter ces différents débats mais également des passages symphoniques enregistrés lors des concerts.

J’étais loin d’imaginer ce que j’allais vivre…

Après m’être intégré dans cette folle dynamique et avoir assisté à quelques concerts au centre de ce hall, j’ai décidé d’aller faire la queue afin d’assister à des orchestres dans les auditoriums. Je me suis rendu vers la plus grande salle où j’étais loin d’imaginer ce que j’allais vivre.

J’ai donc pu écouter :

Raphaël Sévère à la clarinette, accompagnant l’Orchestre Sinfonia Varsovia
– l’Orchestre Philarmonique de l’Oural
Anne Queffélec au piano, accompagnant l’Orchestre Sinfonia Varsovia

Ces orchestres ont eu lieu dans la salle Thomas Luckmann, immense auditorium de 2000 places avec deux étages en balcon. De quoi demeurer impatient de voir les musiciens arriver sur scène et commencer leur dialogue. Me retrouvant ici par hasard, je me suis assis sur un confortable fauteuil, attendant sans le savoir, une immense vague d’émotions qui m’a attrapé et ne m’a relâché qu’une fois la journée achevée. Je n’en dirai pas plus, ces symphonies devant être écoutées attentivement, afin d’en percevoir les richesses. C’est en s’intéressant à la musique classique que l’on y décèle les qualités dont la beauté en émane.

L’Orchestre Philarmonique de l’Oural

Voici deux vidéos si vous voulez découvrir ces musiciens, cependant rien ne vaut un concert joué en direct !

 

Cette belle expérience s’est clôturée par un dernier voyage. C’est à la suite de ces représentations m’ayant transporté d’émotions et de plénitude que j’ai décidé d’assister à un dernier concert : la représentation d’Eitetsu Hayashi et son ensemble Fu Un no Kai, symphonie japonaise à coups de tambours traditionnels.

Le début d’un voyage du côté du Pacifique

Les lumières s’assombrissent, six tambours moyens sont disposés de chaque côté de la scène et un gigantesque trône au milieu, accompagné de six disques, six toiles tendues qui semblent être prêtes à procurer des sonorités différentes. Un premier homme entre sur scène. Armé de son immense tambour, Eitetsu Hayashi est venu faire vibrer tous nos sens au rythme de ses percussions. C’est une rythmique qu’il installe, lentement, nous faisant entrer dans une gamme de notes qui nous est plutôt inconnue mais qui nous heurte. C’est alors que quatre autres musiciens viennent se joindre à lui sur le devant de la scène, et déplacent les tambours.

Eitetsu Hayashi

 

Petit à petit, la sonorité augmente, le rythme s’accentue, la force est présente, la concentration est palpable. Chaque membre incarne à la perfection son rôle, nous permettant d’assister à une réelle osmose entre l’homme et son instrument.

Petit à petit, c’est un cri de guerre qui se forme, un violent hymne qui vient nous caresser les oreilles, faisant vibrer chacun de nos poils et bloquant notre regard sur cette parfaite harmonie.

Petit à petit, il n’y a plus de petit à petit : tout est là, et à vrai dire, cette puissante tempête qui s’abat sur nous, nous happe, nous ôtant toute notion d’espace et de temps. Ces hommes, à la tenue traditionnelle nippone sont venus partager avec nous leur infatigable et admirable hargne, ne laissant aucune trace de vulnérabilité, marquant cette scène de leur force et de leur fierté.

La Folle Journée terminée, que faire ?

Avis à celles et ceux qui ont manqué ce fabuleux festival et même celles et ceux qui ont hâte d’y retourner, quelques informations sur l’édition de La Folle Journée de l’an prochain sont disponibles en ligne. De plus, sur le site de la cité des Congrès, de nombreux événements sont à venir, à un rythme quasiment journalier. De quoi découvrir une immensité de belles choses, à quelques pas…

 

Valentin HENNEBERT

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