Campus vert : une invitation à repenser son campus !

 

Une étrange structure de bois est apparue au beau milieu du campus de La Roche-sur-Yon depuis septembre dernier. Des étudiants mangent dessus, s’y installent, y discutent, mais qui est derrière cette structure nommée l’Agora ? Pour en savoir plus, j’ai pu discuter avec Léonie Mourcou et Chloé Nadau de l’association culturelle « Le Fil » et Andrea Campagno membre du collectif mit, qui ont ensemble pensé et conçu cet œuvre, qui en appelle d’autres. Reportage.

Le campus de la Roche-sur-Yon accueille chaque année près de 1600 étudiants en son sein, une large population aux aspirations variées. Dans des cursus aussi diversifiés qu’Information-Communication, Génie biologique ou Gestion des entreprises et des administrations par exemple, ces étudiants partagent le même lieu d’étude mais ne se mélangent pas forcément, faute d’endroit de vie commune. Ce constat pourrait être généralisé à beaucoup de campus universitaire, les gens viennent y étudier ou travailler, et repartent. La mise en place d’espaces de rencontre et de sociabilisation est une des questions centrales de cette problématique. Pour créer un lien entre les gens, il faudrait un espace géographique défini, un constat qui semble simple, mais difficile à mettre en place dans la réalité.

“On trouve important de créer du dynamisme sur le campus, pour que ce ne soit pas qu’un lieu d’étude mais aussi un lieu de rencontre où on prend du temps pour nos loisir et faire des choses ensemble”. Léonie et Chloé

C’est dans cette idée que le collectif mit a été invité en résidence sur le campus, un collectif d’architectes, d’artisans, d’artistes aux pratiques variées (conception, fabrication, scénographie, projection d’image). Ils ont travaillé en lien avec l’association étudiante « Le Fil », référente en matière d’animation culturelle du campus, qui soutient les initiatives étudiantes, en mettant à disposition un local musique par exemple, en organisant des concours photos et vidéos, ou encore en mettant en place des projections cinématographiques en plein air. Plutôt qu’une simple commande via un catalogue de mobilier, l’université a voulu faire participer étudiants et artisans ensemble, afin de concevoir un projet qui leurs correspondaient dans le cadre de l’UED Campus vert.

Dans un esprit de lier les filières entres elles, l’association « Le Fil » a constitué un groupe d’étudiant pour réfléchir avec le collectif mit afin de concevoir ce projet. Il “s’inscrit dans le développement durable” nous disent Chloé et Claire et “permet d’apporter un côté moderne au campus, innovant, pour se démarquer des autres”.

Un premier temps de résidence a eu lieu sur l’année 2016-2017, qui a conduit à la conception de l’Agora en plein centre du campus.

> Lire sur ce sujet Soupe et Blabla à La Roche-sur-Yon, par Émilie

Cette structure de bois, d’environ six mètres sur cinq, a été pensée de multiples façons nous explique Andrea : sa place centrale tout d’abord, au milieu du campus, afin qu’elle appartienne à toutes et à tous, sa fonction ensuite, volontairement libre pour que les étudiants se l’approprient à leurs manières, pour manger, se retrouver. L’espace a même été pensé pour servir de scène de spectacle ! Enfin, sa forme fait un pied de nez au bâtiment du site universitaire de la Courtaisière, en s’inspirant de son architecture en porte-à-faux, de cet amphithéâtre suspendu au-dessus du vide. Une réflexion qui va au-delà de la pratique de l’architecture dont on se fait l’idée, mais qui veut réfléchir l’urbanisme dans son ensemble, avec la construction de structures pensées comme des « réceptacles de vie et des échanges » (Andrea).

Un nouveau projet est prévu pour cette année, actuellement en réflexion, il a fait l’objet d’un premier atelier avec des étudiants du campus. Le but est de les faire participer à la mise en place du projet mais aussi à la construction, chose qui n’a pas pu être mis en place avec le projet de l’agora, qui par sa forme demandait une maîtrise technique trop pointue pour qu’il soit fait par des néophytes. Dans cet esprit, les étudiants ont construit des petits tabourets de 4ox40x40 cm en bois, utilisés comme des modules empilables afin de concevoir des éléments de mobilier urbain qui seront disposés sur le campus.

Une belle initiative donc, qui choisit de proposer d’être au cœur d’un projet d’urbanisme à ses futurs usagers.

Pour suivre la suite des événements, vous pouvez suivre sur les réseaux sociaux l’association Le Fil et le collectif mit !

—-

Pierre Hémono

Pierre HEMONO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *